L’ultrafiltration en hémodialyse est le terme qui indique la perte hydrosaline provoquée lors du passage du sang dans un capillaire à membrane semi perméable. La différence de pression de part et d’autre de cette membrane explique la perte de liquide depuis la partie sanguine.
Chaque membrane possède un coefficient d’ultrafiltration (Kuf) qui détermine sa filtration selon le gradient de pression (exprimée en ml/mmHg/h). Les membranes avec une Kuf < 15 ml/mmHg sont dites des membranes de faible flux (low-flux) ; celles avec une Kuf > 15 ml sont appelées membranes de haut flux (highflux).
L’ultrafiltration pendant la dialyse permet de corriger l’accumulation de liquide entre les séances de dialyses. Le médecin observera le poids idéal, sans signe de rétention d’eau qu’on nommera aussi poids sec.
Avant chaque séance le patient se pèsera afin de déterminer le surplus de liquide à éliminer pendant la séance en gardant à l’esprit que ce poids n’est pas constant au fil des mois.
On distinguera lors de la prescription l’ultrafiltration totale : quantité totale de liquide à ôter pendant la séance, et l’ultrafiltration horaire soit la quantité éliminer par heure ou minute.
Toutefois il convient de garder à l’esprit que l’excès liquidien est réparti dans les différents secteurs liquidien de l’organisme : partie intracellulaire (2/3), partie extracellulaire (1/3). Cette dernière peut encore être divisée en 2/3 extravasculaire et 1/3 intravasculaire.
Lors de l’ultrafiltration la perte liquidienne est provoquée physiquement au niveau du secteur intravasculaire au rythme précédemment déterminé.
Il faut donc que le rythme d’ultrafiltration ne soit pas excessif au point de provoquer une contraction volumique du secteur sanguin (collapsus circulatoire : hypotension).
Plusieurs facteurs détermineront la capacité de tolérance d’ultrafiltration d’une personne mais résulte d’un principe similaire : Si la différence entre la vitesse d’ultrafiltration prescrite et la capacité de diffusion de liquide depuis l’organisme au vaisseau sanguin est trop positive on provoquera la contraction volumique sanguine.
Les facteurs influençant la vitesse de diffusion depuis le secteur extravasculaire au intravasculaire sont nombreux et dépendant entre autres des capillaires : retenons :
- Masse du patient (nombre de capillaires ou surface capillaire existante).
- Surface capillaire réellement disponible (exemple diminué en vasoconstriction).
- Etat septique (perméabilité capillaire modifiée dans le sens intravasculaire vers l’extravasculaire).
On comprend dès lors l’impact très vite négative sur la stabilité tensionnelle des hauts taux d’utrafiltration avec un effet « boule de neige « du collapsus vasculaire.
Les signes annonciateurs du collapsus vasculaire ou de l’hypoperfusion sont multiples :
- Baillement
- Voix cassée
- Crampe
- Confusion
- Baisse de TA > 30 mmHg
- Chute importante du volume plasmatique (> 10% , pas toujours constant) et chute de la SVO2.
- Tachycardie ou excès de variabilité du rythme cardiaque.
Les mesures de corrections du volume sanguin doivent à ce moment être mise en œuvre selon les recommandations médicales.